Whenever you are in doubt, recall the face of the poorest and the weakest man. Gandhi True peace is not merely the absence of tension, it is the presence of justice. Martin Luther King, Jr. An invasion of armies can be resisted, but not an idea whose time has come. Victor Hugo Henceforth, our country should be the universe. Flora Tristan *

Dossiers and Documents : Discussion Papers : Rethinking Global Governance

Rethinking Global Governance

Une approche réaliste : l’État au cœur de la gouvernance mondiale

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Rethinking Global Governance

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Arnaud Blin, Gustavo Marin ¤ 2 January 2008 ¤
Translations: Español (original) . English .

Qu’on le veuille ou non, l’avenir de la gouvernance mondiale passe obligatoirement par une reconfiguration en profondeur des modes qui gouvernent les relations entre les premiers acteurs du grand échiquier: les États. Ce constat pourrait paraître paradoxal puisque l’«État» se caractérise d’abord par ses limites, ses aveuglements, ses mauvaises habitudes, et son inhabilité à aborder le problème de la mondialisation. Il est d’ailleurs convenu de parler d’une érosion inéluctable de l’État, avec dans l’idée que celui-ci est, à terme, condamné. Rien de neuf dans tout cela puisque Marx lui-même avançait cette hypothèse au 19e siècle. Or, même si d’autres acteurs plus ou moins légitimes ont pris une place grandissante sur l’échiquier planétaire suite au dégel de l’après guerre froide et à la révolution des communications, ceux-ci n’ont qu’un rôle au mieux secondaire – y compris l’ONU ou les grandes multinationales – dans la conduite des grandes affaires de ce monde. L’État sera au cœur de la mise en place, si elle a lieu, d’une nouvelle architecture de la gouvernance mondiale.

Comme pour l’histoire de la poule et de l’œuf, il est difficile de concevoir si c’est la réforme – nécessaire- de l’État qui engendrerait cette nouvelle architecture ou si c’est cette construction qui provoquerait cette réforme. Gageons que cette double transformation sera simultanée, une nouvelle architecture étant impossible sans une réforme du modèle étatique et une réforme du modèle étatique ne pouvant être provoquée en fin de compte que par la pression des plaques tectoniques de la géopolitique (et géoéconomie) planétaire.

Pour avancer, il est nécessaire de poser quelques bases, et aussi d’abandonner quelques préjugés. Commençons par ces derniers. Jusqu’à présent, l’architecture des relations internationales s’est définie à partir de trois modèles: celui de l’Empire, celui de l’équilibre, celui de la sécurité collective. Ce sont ces trois modèles qui, encore aujourd’hui, dominent les débats et les politiques, même si on leur accorde d’autres noms (Modèle hégémonique, politique unilatérale ou multilatérale par exemple). Or, ces modèles furent constitués pour gérer la puissance des États, dans un environnement où le but de chacun était à la fois de préserver sa sécurité et, suivant les cas, d’augmenter son territoire, sa puissance, son influence (les classements divers – poids économique ou militaire, par exemple - que l’on trouve régulièrement dans les quotidiens attestent de cette attitude de compétition agressive entre les pays).

Or, désormais, ni le territoire, ni même la puissance brute ne sont finalement des enjeux importants pour la grande majorité des États. Le désir d’influencer demeure mais il n’est plus obligatoirement rattaché aux considérations de prestige ou de sécurité nationale. Globalement, et avec des exceptions notoires, l’État est devenu un outil au service des peuples et non plus un outil au service de la nation, distinction historique dont les conséquences sont fondamentales. C’est pour l’avoir confondu que l’administration Bush, pour reprendre l’exemple le plus frappant de la décennie, s’est engagée par choix dans l’une des aventures les plus désastreuses des cinquante dernières années et qui dépasse même le cas d’école du conflit vietnamien.

La caractéristique première du concept de gouvernance mondiale est de se projeter au-delà de l’idée de gestion de la puissance qui était au cœur des relations internationales. Reste à savoir pourquoi, dans un contexte où les pays riches sont dans une situation favorable, ils rechercheraient ou favoriseraient un système de gouvernance mondiale qui risquerait de bousculer le statu quo. La réponse simple à cette question postule le grand retour de l’éthique dans les choix politiques, et la prise de conscience qu’un destin planétaire nous unit où l’enjeu principal serait la préservation de notre environnent plutôt que, comme ce fut le cas jusqu’à présent, l’élaboration et la diffusion d’un modèle politique, économique, social et culturel à vocation universelle (Etats-Unis et France après 1776 et 1789). Ce changement d’attitude, en contraste avec le laissez-faire économique caractéristique de la mondialisation, constitue le moyen pour le «politique» de reprendre la main qu’il a perdue au profit de l’«économique.»

Globalement, l’État qui sert le peuple est par définition démocratique. Certes, les Etats-Unis sont un modèle de démocratie dont le bilan dans ce domaine est douteux à l’heure actuelle mais la capacité démocratique d’un pays se mesure sur le moyen et long terme, pas sur les quelques années que peut durer un mandat électoral. La démocratie est donc au cœur de la gouvernance mondiale, pour reprendre les termes de Rousseau, de Kant ou de Woodrow Wilson, parmi d’autres.

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