(Version provisoire, juillet 2009)
La région de l’Asie centrale a longtemps été un "trou noir" de la diplomatie des grandes nations traditionnelles malgré l’ancienneté de leurs relations avec cette région (on pense notamment à de grandes figures comme Al-Khwarizmi , à Avicenne , mais aussi à la route de la soie, à Marco Polo, dont les récits peuplent notre imaginaire et dont les découvertes ont façonné notre rapport au monde) pendant 10 siècles de contacts par voie terrestre qui furent ensuite relayés par des communications dominantes par les voies maritimes.
Ce n’est guère qu’après le 11 septembre que la communauté euro-atlantique s’est véritablement intéressée à la zone, en particulier parce qu’elle donnait accès, par le biais des bases militaires qu’elle accueillait, au théâtre d’opération d’Afghanistan.
L’augmentation du prix du pétrole et du gaz, associée à la préoccupation montante des pays de l’ouest pour leur sécurité énergétique a fait du développement de l’Asie Centrale et des exportations de sa production un enjeu bien plus important pour l’UE et les US aujourd’hui qu’en 1990.
L’intérêt de la zone est aussi qu’elle est au cœur des grands défis qui dominent la réflexion géopolitique, économique et stratégique d’aujourd’hui: émergence en particulier de la Chine, défis énergétiques, enjeux de sécurité, lutte contre la pauvreté…
Mais sur chacune de ces thématiques, qui constituent les lignes de force de la réflexion, du débat et du positionnement de nos sociétés et de nos gouvernements, l’Asie Centrale est d’une part loin de constituer une entité homogène. D’autre part, elle croise des intérêts parfois divergents qui ne recoupent qu’accessoirement les frontières des cinq républiques, et elle est prise dans un réseau de relations internationales qui la dépasse.
Devant la richesse qu’offre la région pour une réflexion sur la gouvernance, nous avons donc pris le parti de centrer notre réflexion sur les thématiques de l’énergie, et des implications économiques et sécuritaires qui s’y rattachent et la thématique de l’eau, et de ses implications sociétales, ethniques, environnementales et de développement durable. Ce faisant, nous serons amenés à élargir notre cadre géographique strict pour aller chercher causes, conséquences, pistes et propositions pour des solutions, aussi loin qu’en Ukraine , en Géorgie ou en Azerbaijan, en Chine, en Iran ou en Afghanistan, sans oublier la Turquie ni même peut-être le Tibet.
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