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Face à la crise, des alternatives en marche

Date de création

Samedi, janvier 19, 2013 - 12:42


Les luttes de résistance à la libéralisation multilatérale du commerce et aux accords bilatéraux de libre-échange sont nombreuses depuis 1999 et la première bataille de Seattle. Des mouvements sociaux et citoyens, des communautés rurales ou urbaines, des usagers et consommateurs de services publics se sont dressées contre leurs gouvernements ou contre des multinationales.

Mais dans le même temps, ces mouvements sociaux et citoyens se sont engagés dans une réflexion sur les principes, les politiques, et les pratiques alternatifs qu’ils pourraient à la fois promouvoir et expérimenter pour prendre le contre-pied du libre-échange, de la marchandisation et de l’exploitation intensive des écosystèmes défendus par l’UE.

Ces mouvements conservent la conviction qu’un commerce juste et respectueux des écosystèmes et des peuples est possible, et que les accords internationaux de commerce et d’investissement, s’ils ne priment pas sur les droits des peuples, et qu’ils respectent la souveraineté des États et des communautés, peuvent effectivement contribuer à un développement juste et soutenable.

L’AITEC est engagée depuis trois ans dans un programme de travail aux côtés de 4 associations européennes partenaires : Weed et Oxfam-Germany (Allemagne), Traidcraft (Angleterre), et Comhlamh (Irlande). Dans le cadre de ce programme, l’AITEC a d’abord entrepris un travail d’analyse critique des politiques commerciales relatives aux matières premières, qui a donné lieu à un premier rapport « Le nouvel accaparement des ressources : Comment la politique commerciale de l’Union européenne sur les matières premières sape le développement » (janvier 2011)1. A la suite de ce rapport, qui mettait en évidence l’agressivité de la stratégie de l’UE et les impacts catastrophiques de l’activité de ses multinationales pour les peuples au Sud, l’AITEC et ses partenaires ont choisi d’explorer les réponses et les alternatives défendues par les mouvements sociaux et citoyens face à cette stratégie d’appropriation agressive déployée par l’UE et ses multinationales. Ce travail de recherche et d’analyse a conduit à la rédaction d’un second rapport portant sur les propositions alternatives portées par les mouvements du Sud en privilégiant les questions relatives à l’accès aux ressources naturelles. Ce rapport rassemble huit contributions rédigées par des représentants d’organisations et de mouvements d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, qui chacune dans leur domaine (agriculture, accès à l’eau, gestion durable des matières premières, coopération régionale) présente le résultat de leurs recherches et de leurs expériences, et dégage des propositions d’alternatives, forgées dans le cadre d’expérimentations locales et régionales

Le rapport comprend 8 contributions : Joseph Mbinji, de l’Alliance zambienne pour la terre, traite de la question foncière et de la sécurité alimentaire en Zambie. Henry Saragih et Mary Lou Malig, de la Via Campesina Asie, analysent l’impact des politiques agricoles néolibérales sur les communautés paysannes au Sud, définissent le principe de souveraineté alimentaire, qui guide la lutte de la Via Campesina, et présentent leur expérience de coopératives paysannes en Indonésie.
Mary Ann Manahan, Buenaventura Dargentès et Cheryl Batistel, de Focus on the Global South, analysent les expériences alternatives passées ou en cours en Asie afin d’assurer l’accès universel à l’eau. Chandra Bhushnan et Sugandh Juneja, du Centre pour la science et l’environnement, en Inde, analysent les enjeux de la réforme de la politique minière de l’Inde dans le contexte des négociations de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et leur pays, et mettent notamment en évidence l’expérience prometteuse de réforme du Code minier, actuellement en cours. Claude Kabemba, de l’Observatoire des ressources en Afrique australe, analyse les conséquences de l’absence d’information et de transparence dans le domaine des industries extractives, et présente un certain nombre des initiatives internationales, nationales et locales qui sont en cours d’exploration pour répondre à ces enjeux. Carlos Aguilar, activiste brésilien, propose quant à lui une critique des stratégies extractivistes des États latino-américains et avance des propositions pour une transition vers des sociétés post-extractivistes. Enfin Enrique Daza, du Centre pour les études sur le travail en Colombie, et Timothy Kondo, représentant l’organisation Alternatives au néolibéralisme en Afrique australe, présentent respectivement deux réflexions sur les principes pouvant guider des processus d’intégration régionale alternatifs au projet porté par l’Union européenne.

Source: AITEC


Attached files http://aitec.reseau-ipam.org/IMG/pdf/Rapport_def_2_Noir_ok_DEF.pdf ( B)