Aujourd’hui, nous commençons à mieux comprendre les problèmes relatifs à la gouvernance globale, ainsi que leurs conséquences. La mondialisation, cette intégration approfondie entre les pays, a fait émerger un besoin pressant d'action collective. Malheureusement, la mondialisation économique a pris le pas sur la mondialisation politique. Alors que l’État de droit en est encore à ses balbutiements, les « réglementations » élaborées jusqu’ici sont avant tout injustes, comme c’est par exemple le cas pour les règles de l’OMC régissant le commerce international, qui ont été pensées pour profiter aux pays développés, en partie aux dépens des pays en développement. Nous abordons les questions internationales d'une manière ciblée et spécifique.
Après avoir analysé l’état actuel des institutions internationales et identifié les forces de changement, l’auteur présente une liste en 8 points pour une éventuelle réforme globale.
Les institutions existantes disposent d’une gouvernance non démocratique et pâtissent d’un problème de disproportion. Par exemple, le FMI peut être bloqué par le veto d’un seul pays et les votes y sont attribués sur base de leur puissance économique passée. Malgré le fait que les politiques du FMI (ou d’autres institutions économiques internationales) ont des répercussions considérables sur plusieurs aspects de la société (éducation, santé, environnement), seuls les ministres des finances et les gouverneurs de banques centrales y jouent un rôle direct. En revanche, dans les démocraties occidentales, lorsque les questions économiques importantes sont abordées, toutes les parties concernées ont leur mot à dire, même si certaines voix se font plus entendre que d’autres. À l’heure actuelle, peu de démocraties limitent le droit de vote sur le seul critère économique.
Après avoir donné une idée de la nature non démocratique des institutions internationales, Stiglitz analyse, dans un essai lucide, quelles sont les « forces de changement » actuelles, des motivations personnelles jusqu’au besoin de coopération collective, en passant par la nécessité de reconnaissance d’un État de droit et des forces démocratiques. L’auteur propose une liste de réformes sur l’organisation interne et le rôle externe de diverses institutions internationales dans le cadre de la gouvernance globale. Il traite également de la fiscalité globale, de la gestion des ressources mondiales et de l’environnement, de la production et de la protection des connaissances globales, et de la nécessité d’une infrastructure juridique globale.
Source (lien direct): IPD Web Site - Columbia University
Référence : Stiglitz, Joseph. E. (2004; The Future of Global Governance; Initiative for Policy Dialogue (IPD); IPD Working Paper.