D’abord portée par les rhétoriques nationalistes conférant un rôle central aux États-nations, puis par les rhétoriques globalistes et néolibérales visant l’intégration du marché mondial à l’espace sans frontières, la modernisation du Sud n’a pas tenu ses promesses. L’approche des pratiques populaires locales, dans leur complexité et leurs contradictions, explore les dimensions d’une « reterritorialisation » des conditions du développement.
Les enjeux des rapports entre territoires et mondialisation sont multiples et complexes. Ils montrent par ailleurs à partir de points de vue relevant d’échelles spatiales différentes – locales, régionales, nationales ou continentales –, que la dimension territoriale est devenue une composante incontournable de toute réflexion critique sur le développement des peuples.
L’auteur défend l’hypothèse selon laquelle une perspective critique, élaborée à partir d’études sur le développement, peut contribuer à mettre en valeur la complexité des relations entre territoires et mondialisation, en montrant que les enjeux ne se réduisent pas aux seules dimensions économiques ou géopolitiques dans lesquelles ils sont souvent enfermés.
Après avoir analysé l’évolution des relations entre territoire et développement dans le contexte du processus historique (en tenant compte, enfin, de la mondialisation et de l’accumulation économique qui va avec), l’auteur tente de définir les normes de la gouvernance néolibérale et de l’ordre territorial mondial qui l’accompagne ; il défend par ailleurs sa propre vision du processus de « déterritorialisation » du Sud, différente de celle du discours dominant.
Pour finir, Peemans prône un développement moins attentif à l’accumulation de capital sur le marché mondial, permettant la satisfaction des besoins vitaux en tant que pierre angulaire de la reconstruction des territoires.
Source: CETRI
_ www.cetri.be/spip.php?article346